Ceyal's Log

Notes from a Computer Engineer


Review Post-Game : Uncharted 4

J’ai tout récemment fait l’acquisition d’une PS4. Je m’étais en effet fait la réflexion que, bien que n’étant qu’un joueur très occasionnel, les exclusivités de ma Nintendo Switch ne suffisaient plus à mon appétit de joueur. J’ai beau avoir adoré Zelda: Breath Of The Wild, sur lequel j’ai passé plus de 100 heures, la puissance de cette console ne lui permet pas de fournir des expériences aussi réalistes que ce que peut donner un PC ou une console de 8ème génération. En outre, plusieurs licences exclusives à Sony me faisaient de l’œil depuis un temps, en particulier les jeux de la Team Ico (Shadow of the Colossus, The Last Guardian) et les grosses licences de Naughty Dog, dont Uncharted fait partie. Finalement, j’ai donc fait l’acquisition d’une PlayStation 4 Slim accompagnée de The Last of Us, Uncharted 4, Ratchet & Clank et Shadow of the Colossus.

Le premier jeu sur lequel je me suis lancé est donc Uncharted 4.

Dès le départ, ce qui marque le plus avec ce jeu, c’est la beauté époustouflante des graphismes. C’est sans doute le point qui revient le plus dans les critiques de la presse spécialisée. À sa sortie en 2016, il était qualifié de “claque graphique”. Pour un joueur non habitué comme moi, c’est toujours le cas en 2018. Les textures, la modélisation, les animations, les détails dans les décors et les environnements : tout dans ce jeu est magnifique, et on sent un souci du détail qui est très plaisant. Je n’ai pas pris le temps d’explorer chaque petit recoin de chaque carte, mais tout ce que j’ai pu voir était somptueux. J’avais vraiment l’impression parfois de me trouver devant un film.

Cette impression de me trouver devant un film, elle est aussi très renforcée par les dialogues. Je n’ai pas vraiment l’habitude des jeux doublés intégralement, et ici les personnages parlent en permanence, naturellement, s’échangent des petites blagues… C’est toujours bien joué, toujours sympa, et globalement très naturel, très spontané. Un bon point donc pour le doublage.

Concernant la trame narrative, il s’agit d’aventure plutôt classique, avec un personnage à la recherche d’un trésor, un peu à la Indiana Jones ou Tomb Raider. Comme dans toute recherche de trésor, on passe de lieu en lieu, en se rapprochant à chaque fois un peu plus du but final. Et comme dans tout bon film ou jeu d’aventure, on est en compétition avec un ennemi qui recherche aussi le trésor. Ici, c’est la milice ShoreLine qui jouera ce rôle. Pas trop d’originalité donc, même si un ou deux retournements de situation m’ont surpris durant l’aventure.

Passons au système de jeu. C’est là que, selon moi, le bât blesse. Les derniers gros jeux auxquels j’ai joué étaient des jeux en monde ouvert, particulièrement Zelda: Breath of the Wild (BOTW). Dans BOTW, vous passez votre temps à escalader tout et n’importe quoi pour arriver à votre but. Vous voyez un objet en haut d’une colline ? Il suffit de l’escalader.

Dans Uncharted 4, c’est pareil, mais en plus frustrant. Je m’explique. La majorité des phases de déplacement du jeu sont constituées en majorité d’obstacles à escalader. Je n’ai rien contre l’escalade, j’aime bien ça. Par contre, ce que je n’aime pas, c’est quand on m’impose un parcours. Très souvent, je me retrouve face à une maison, avec une fenêtre, ou des briques sur la façade, et si quelques minutes auparavant je pouvais escalader une maison tout à fait similaire, les développeurs ont décidé cette fois de me faire passer ailleurs. Et l’obstacle que je pouvais franchir sur le tableau précédent devient soudainement infranchissable. Et on retrouve ça un peu partout : sauts qui tuent le personnage parce que trop haut, et dont on ressort indemne dans la cinématique qui suit ; passages largement accessibles en rampant mais sous lesquels on le jeu ne nous permet pas de rampler…

On sent bien que Uncharted 4 est un jeu très linéaire, et que vous ne devez (pouvez) surtout pas vous écarter du sentier tracé par le développeur. Le site spécialisé Gamekult relevait dans sa critique du jeu les très fréquents “Press triangle for courte échelle” et j’avoue que c’est, avec les ponts_qui_craquent_quand_tu_marches_dessus (et leur variante pierre_qui_lache_quand_tu_la_saisis), quelque chose d’extrêmement répétitif, donc qui finit par lasser et nuit à terme à l’immersion du joueur. Si je me plaisais beaucoup à escalader les reliefs dans le début du jeu, j’ai fini par me lasser de ces phases. De manière générale, ce jeu d’aventure n’encourage pas vraiment le joueur à s’aventurer un peu sur les maps, puisque tout ce qui ne va pas vers la suite du jeu est bouché. Uncharted 4 est un couloir. Ce n’est pas forcément un tort en soi, mais ça peut vite être frustrant à la longue. Le point positif de ces nombreux passages “d’exploration” est tout de même qu’ils permettent de profiter de la vue et du décor.

En outre, j’ai, après mes premières heures de jeu (1h30-2h), écrit “Il est vachement bien ce film”. Si cet effet “film” s’estompe une fois les deux premiers chapitres bouclés (sur 23 au total), il reste certains passages en QTE où il suffit de regarder la cinématique et d’appuyer sur le bon bouton au bon moment. Ces passages constituent presque l’essentiel des deux premiers chapitres (ça et l’escalade en ligne droite), mais laissent davantage de place aux scènes d’action dans la suite du jeu.

Au niveau des scènes d’action (je range dans cette catégorie les combats, et les scènes de pilotage de véhicules). En ce qui concerne les combats, je ne suis de manière générale pas très doué aux jeux de tirs1, et que même en difficulté “Facile” je me suis fait tuer un certain nombre de fois. Mais pas trop d’inquiétudes là dessus, le système d’infiltration est assez bien fait et, quand on sait s’en servir, il permet de mettre KO quelques ennemis avant de débuter la fusillade. En outre, les checkpoints sont assez généreux, vous évitant de devoir reprendre le combat en entier à chaque mort. Par contre même en facile sur la fin du jeu il faut facilement vider un chargeur entier sur un ennemi pour pouvoir en venir à bout. Je ne sais pas si c’est moi qui vise mal ou juste qu’ils sont très coriaces, mais à ce que j’ai pu lire c’est un système fait pour inciter à tirer dans la tête. Malgré tout, un headshot suffit rarement à tuer un ennemi du premier coup. En ce qui concerne les scènes de pilotage, je pense principalement à la scène d’ouverture en bâteau, et au passage en 4x4 à Madacascar, lorsqu’on fuit les équipes de ShoreLine et leur espèce de pseudo-tank des enfers. Ces scènes sont jouissives. Je n’ai rien de plus à en dire, il suffit d’avoir la manette en main pour comprendre. Sur certains passages, on pourra leur reprocher d’être trop scriptées, mais c’est un reproche qu’on peut faire à tout le jeu, et c’est sans doute le manque d’habitude qui parle ici.

Pour conclure, j’avais l’impression d’être devant un bon film d’action, à la Indiana Jones ou Mission Impossible (sans l’objectif de sauver le monde, par contre). Scénario un peu convenu, mais on s’en fiche, parce qu’on est là pour en prendre plein la vue avec des décors magistraux, de l’infiltration tendue, et, immanquablement, quelques fusillades et de bonnes grosses scènes d’action. Et du coup, à ce niveau là, rien à dire, on est servis.


  1. J’ai fini par comprendre en jouant à Cyberpunk 2077 que viser à la manette est un art réservé à quelques rares initiés dont je ne souhaite pas faire partie. ↩︎